Utiliser au mieux son cerveau

Même si nous avons nos propres préférences (visuel, auditif...), nous avons la capacité d'être flexibles en fonction des situations qui nous sont proposées. Sachez utiliser au mieux cette opportunité, en diversifiant vos approches de la matière et vos procédés de récitation, en fonction de ce qui vous correspond, mais aussi des cours.

Des sens à combiner

En matière d'apprentissage, chacun a ses préférences : certains préfèrent écouter la matière, d’autres la lire, d’autres encore écrire… Toutefois, pour utiliser avec efficacité toutes les potentialités de votre cerveau et améliorer votre rétention des informations dans le temps, il est préférable de rechercher les combinaisons sensorielles et, surtout, de varier les approches.

• J'entends le professeur
• Je le vois, ce qu'il écrit ou projette et ce que j'écris
• Je prends des notes en structurant et en organisant les contenus proposés, en m'imaginant les exemples et illustrations...
• Je réexplique à partir de ces notes après le cours pour vérifier que j'ai compris

En associant l'auditif, le kinesthésique (mouvement) et le visuel lors de vos activités intellectuelles, vous envoyez des stimulations de nature différente et vous connectez entre elles plusieurs régions cérébrales, ce qui est bénéfique pour un apprentissage en profondeur.

Un cerveau... deux hémisphères

Notre cerveau est composé de deux hémisphères qui traitent les informations différemment, mais de manière complémentaire :

Pour une efficacité maximale, il faut utiliser ces deux "modes" complémentaires. Forcez-vous à utiliser davantage la facette "spatiale" de votre cerveau si vous avez l’habitude de privilégier l'approche verbale, linéaire et analytique et inversement.

Pour une mémorisation efficace, il ne suffit pas de lire la matière "les mains dans les poches". Il est important de la "manipuler" concrètement et régulièrement tout au long de l'année.

Favoriser les contacts avec la matière

Plus un élément a été traité, mieux il est mémorisé ! Travailler la matière à plusieurs reprises en variant les approches (revoir les notes, confronter avec les autres supports, élaborer un résumé...) permet de vous « rafraîchir » la mémoire : plus le délai entre deux séances de travail sur la même matière sera court, moins les informations auront eu le temps d'être oubliées ou supplantées par d'autres. En plus de réactiver les informations déjà mémorisées, chaque nouveau moment de travail permet d'intégrer de nouvelles connaissances.

Par contre, il est préférable de travailler plusieurs périodes plus courtes entrecoupées de courtes pauses que de longues heures d’affilée. Fractionner vos moments d'étude permet de prendre du recul par rapport à la matière travaillée, mais également de vous servir de l'effet de primauté et de récence démontré par l’expérience de la liste de Buzan (on retient mieux les informations du début et de la fin) : en faisant des pauses, vous démarrez et vous terminez plus souvent... Et vous améliorez votre vigilance durant les moments de travail.

Produire des traces mentales et matérielles

Mémoriser est une démarche active ! Pour limiter la déperdition de la matière et contrer les oublis, vous devez la "manipuler" régulièrement pour aboutir à des traces mentales (souvenirs de certaines notions) de mieux en mieux intégrées, structurées…

Réaliser ces outils de travail personnels (résumés, plans, synthèses…) vous permettra de faire d’une pierre deux coups : cela vous aidera à enclencher ces traces mentales (en créant un résumé, on découvre et crée des liens, on organise l'information, on la réprésente visuellement...), mais également à réactiver ensuite plus facilement (pendant la bloque notamment), sur base de ces traces matérielles, une matière déjà partiellement travaillée et mémorisée.

De nombreuses techniques sont à votre disposition pour comprendre, appréhender et assimiler la matière. Ces activités constituent la base de votre système de travail, mais elles ne doivent pas nécessairement toutes être mises en œuvre de manière systématique dans chaque cours. L’utilisation de ces différentes techniques variera selon les cours, le temps disponible et les conditions d’étude.

Toutes les informations contextuelles peuvent être des indices pour "réactiver" l'information recherchée et décider de sa pertinence face à la tâche demandée.

C'est ainsi qu'il est utile de dégager la macrostructure du cours et de l'avoir en tête pour mieux resituer les éléments. Il s'agira donc de reconstruire le plan du cours dans une table des matières ou un plan-schéma.

Les professeurs recourent souvent à des exemples, des anecdotes... Ceux-ci possèdent également un pouvoir évocateur très utile pour préciser et renforcer la compréhension, de la même façon que les mots-clés qui "frappent l'imagination". Il est possible que certains de ces exemples vous permettent de vous remémorer une partie importante de matière, grâce notamment à votre mémoire épisodique. N’hésitez pas à les intégrer en quelques mots brefs dans vos outils de travail.

Dans le même ordre d'idée, relier les informations nouvelles à des éléments marquants du cours oral ou du lieu/moment... frappe également la mémoire épisodique et aide à la mémorisation.

L’information est plus facile à assimiler si elle est organisée, de manière à pouvoir en reconstruire le sens, en favorisant le chunking.

Trouver le fil conducteur

Donner à une matière un fil conducteur permet par la suite d'accéder plus facilement à l'information recherchée. Les rapprochements sémantiques (basés sur le sens) sont en général de meilleurs indices que les rapprochements purement formels (basés sur les sonorités par exemple).

Cherchez donc à structurer, regrouper, catégoriser…  votre matière, en ne vous accrochant pas nécessairement aux phrases des enseignants. La découverte de critères de groupement et de structuration des informations correspond à des caractéristiques de rétention de nos mémoires à court et à long terme.

Vous constaterez par exemple qu'il sera beaucoup plus facile de mémoriser la seconde série (qui est organisée et catégorisée) que la première.

Première série	Seconde série

Les moyens mnémotechniques

Il est normal de chercher d’abord à comprendre le sens de ce qu’on entend et de ce qu’on lit. La mémoire sémantique vous permet de mettre ainsi en relation des informations nouvelles avec les informations existantes, selon une logique qui nous est familière.

Si les relations de sens ne sont pas toujours évidentes, comme dans un cours d’anatomie par exemple, vous pouvez recourir à des moyens mnémotechniques, plus artificiels.

Quelques exemples :

• les analogies visuelles, les symboles imagés (la France est un hexagone) ou les stéréotypes (un chapeau cow-boy pour les USA)
• les homophonies, les jeux de mots (stalactite, stalagmite)
• les scénarios
• les associations d’idées, la musicalité, le rythme…

Méfiez-vous ! Cela demande quand même un certain investissement et pas mal de créativité ! N’en abusez pas, mais pensez-y si vous devez à tout prix mémoriser des nombres, des noms, des listes particulières…

Dans de nombreux cas, les images sont souvent mieux reconnues que les mots. On peut parfois concentrer en une seule image (parfois) mentale un certain nombre d’indices de rappel. Plus l'image sera frappante, plus le rappel sera facilité (les publicitaires le savent). N’hésitez donc pas à vous construire des images pour économiser vos efforts au moment de la mémorisation :

• Sans nécessairement être un dessinateur de talent, n’hésitez pas à faire un petit croquis qui rappelle en lui-même des éléments de contenus intéressants.
• Combiner des éléments visuels et des éléments verbaux pour toucher vos mémoires iconique et verbales.
• Dans vos traces écrites, privilégiez les représentations visuelles comme les schémas, tableaux, illustrations, plutôt que des textes littéraires.

L’exemple ci-dessous montre l'utilité des images lors de la mémorisation. Vous retiendrez bien plus facilement la seconde série qui associe des images mentales aux paires de mots.

Première série	Seconde série

Vous serez naturellement tenté de travailler ce qui suscite votre intérêt, vous procure du plaisir, en privilégiant une approche qui vous amène plus de satisfaction, de facilité. Inversement, vous aurez envie de fuir ce qui vous parait désagréable. C'est le cerveau limbique, considéré comme le siège de nos émotions, qui nous pousse à remettre à plus tard des tâches difficiles ou des matières complexes : cela s’appelle la procrastination.

Retrouver de l’intérêt pour certains cours ou certaines activités vous permettra de ressentir des émotions positives, de vous mettre au travail rapidement, de vous concentrer plus longtemps… Autant de choses qui augmenteront votre efficacité.

Inversément, il arrive que certains étudiants aient tendance à se focaliser sur les cours qui leur font peur pour "s'en débarasser", délaissant une partie importante de leur programme de cours, ce qui les amène finalement à la même situation.

Il est donc important de trouver l'équilibre entre procrastination et "masochisme" par une planfication réfléchie du travail des cours et une organisation qui permettent un équilibre avec nos autres contraintes et nos moments de détente (voir module sur "Gérer son étude pendant l'année").